Depuis Maintenant Cent Ans, L’institut De Recherche Sociale De Francfort
The theory of critical theory developed by the Frankfurt School was unique in its ability to analyze historical and temporal movements, in contrast with traditional theories. Drawing on Marxist dialectic, the Frankfurt thinkers argued that a critical understanding of a social reality could only be achieved by examining the underlying contradictions. This approach, known as the critical theory, has influenced Western Marxist philosophy and sociopolitical thought. One of its important applications has been in the field of literature, as demonstrated by Raymond A. Morrow in his work exploring the implications of Frankfurt School's theory for sociological analysis of literature. Today, the Frankfurt School's attempt to revitalize Marxism and rethink critical approaches continues to have an impact. Their concept of critical thinking as a process immanent to logical systems has been highly influential, especially in the critique of media. Interestingly, the Frankfurt School itself was formed in response to the rise of fascism in 1930s Germany, bringing together intellectuals from diverse backgrounds and championing a critical understanding of society from a Marxist perspective.
L'École de Francfort a été connue pour entreprendre une critique radicale de la modernité capitaliste. Son programme de recherche avait pour ambition de penser de manière dialectique les processus sociaux et de mettre au jour les contradictions de la société moderne européenne et de sa tradition intellectuelle. La Théorie critique des années trente, élaborée au sein de l'Institut, comprenait la crise de son époque comme caractérisée par l'effondrement à la fois des médiations institutionnelles (le droit, la loi, la société civile, l'État rationnel, etc.) et des médiations subjectives (par exemple la capacité de jugement et l'esprit critique) entre la liberté de l'individu et la domination de l'État.
Les théoriciens de l'Institut de recherche sociale de Francfort, notamment Herbert Marcuse, Otto Kirchheimer, Franz Neumann, Friedrich Pollock, Max Horkheimer, ont élaboré une anthropologie de l'homme moderne profondément aliéné dans les rouages de la société bourgeoise, dépourvu d'autonomie, accoutumé à sacrifier le plaisir à la discipline de la production et sous l'emprise du diktat de la consommation. Leur projet visait à donner lieu à une société rationnelle, basée sur les principes de l'universalité et de l'autonomie, qui parviendrait à satisfaire équitablement les besoins humains et à supprimer l'injustice sociale.
Par la suite, la théorie critique a été enrichie et renouvelée par des philosophes et sociologues contemporains qui ont cherché à reformuler ce corpus théorique en fonction des exigences de notre temps. Certains ont abordé la critique du capitalisme, d'autres se sont penchés sur une approche décoloniale de la théorie critique, et d'autres encore ont cherché à renouer avec la théorie critique de Horkheimer et Adorno.
Enfin, cette approche continue à influencer la pensée contemporaine, notamment dans la critique de la modernité, l'analyse du potentiel régressif de la modernité capitaliste, le rapport entre théorie critique et passé colonial, et les études de genre et les perspectives féministes.
Sources
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